السبت، 13 غشت 2011

'CASABLANCA'


Casablanca (الدار البيضاء – ad-dar al-baïda en arabe –, littéralement « maison blanche », mais appelée couramment Casa – prononcée kâzâ) (en tifinagh ⵜⵉⴳⵎⵎⵉ ⵜⵓⵎⵍⵉⵍⵜ) , est la plus grande ville du Maroc et la première métropole du Maghreb. Capitale économique du pays, elle est située sur la côte Atlantique à environ 80 km au sud de la capitale administrative Rabat. Ses habitants se nomment les Bédaouis en arabe, les Casaouis en arabe dialectal marocain et les Casablancais en français.
Casablanca compte 3 434 422 habitants1. Elle se situe dans la région du Grand Casablanca, l'agglomération la plus importante du pays, et la deuxième du Maghreb2.
Rendue légendaire par le cinéma hollywoodien des années 19403, Casablanca – considérée comme le laboratoire de la modernité4 – a été nommée capitale de l'architecture moderne par les critiques internationaux5. Cette renommée est notamment due à la diversité architecturale qu'a connue la ville pendant le xxe siècle, où elle était alors l'atelier de la nouvelle génération d'architectes qui débarquaient directement des bancs de l'École des Beaux-Arts de Paris pour appliquer les théories modernes qu'ils avaient apprises.

Histoire ancienne

e site géographique actuel de Casablanca fut habité par l’être humain durant l’époque Paléolithique. Les origines précises de la ville ne sont pas connues, mais il semble que la ville d’Anfa se trouvait autrefois au même endroit que la ville actuelle.

Grotte des Rhinocéros

La grotte des Rhinocéros est un site d’intérêt préhistorique inventorié et sous la protection de la Direction du Patrimoine. Il présente un caractère exceptionnel et une importance patrimoniale par son abondance d'outillage acheuléen associé à une très riche faune demammifères, dont l’âge est estimé aux environs de 400 000 ans7.
Avec plus de trente espèces de mammifères, quelques reptiles et plusieurs différentes espèces d'oiseaux, on considère les vestiges de la faune préhistorique découverte sur ce site comme étant la plus riche du quaternaire nord-africain7.
La présence de huit crânes plus ou moins complets de rhinocéros blancs demeure néanmoins la découverte la plus exceptionnelle du gisement, d'où le nom qu'on lui a attribué7.

La fondation d'Anfa

La fondation d'Anfa reste un mystère. D'après Léon l'Africain, né en 1490, elle aurait été fondée par les Romains. Pour Marmol, son origine serait phénicienne. Pour Ezzayani, né en1734, la ville aurait été fondée par les Berbères8. Il est fort probable qu'elle fut un port actif du royaume des Berghouata, cet Etat berbère original fondé sur une religion particulière distincte de l'islam sunnite. Elle fut citée par le géographe Al Idrissi au xiie siècle. Sous le règne desAlmohades puis sous celui des Mérinides elle se développa jusqu'à atteindre une certaine prospérité. Ce développement sera entravé par le raid portugais de 1468, commandé personnellement par l'Infant Jean du Portugal, futur Jean II. Les Portugais détruisirent Anfa qu'ils accusaient d'abriter des pirates nord-africains. Il ne restera dès lors que des ruines, et à l'emplacement de l'antique Anfa, le sultan alaouite Mohammed III du Maroc, soucieux de mettre en valeur le littoral atlantique marocain, fit élever une ville nouvelle à partir de 1760. Anfa, renommée Dar al Baida, se dota de remparts, de bastions fortifiés (la Skala), de mosquées (Jamaa al Chlouh) et de hammams. Comme Mogador, mais sur une échelle au départ plus modeste, elle se destinait aux échanges internationaux9.
C’est à partir de 1781 que la traduction espagnole de Casa Blanca se répandit. A cette date, des commerçants originaires de Venise, les frères Chiappe, firent sortir pour la première fois des cargaisons de céréales depuis le nouveau port bâti par Mohammed III. Leur affaire fut reprise en 1788 par la compagnie hispano-marocaine Casa Blanca de Dar al Baida, ce qui explique par la suite la rapide propagation du nom auprès des négociants étrangers. Les Espagnols furent donc nombreux à s'y installer à partir du début du xixe siècle, rejoints ensuite par d'autres Européens, notamment des Anglais de Gibraltar et des Français, qui obtinrent la création de consulats nationaux à Casablanca dans les années 1860. A cette petite population européenne s'ajouta une communauté juive séfarade de plus en plus nombreuse, qui servait d'intermédiaire pour les maisons de commerce étrangères implantées dans les différents ports de la côte marocaine10

Le protectorat français

En juillet 1907, les Français exploitent un petit train « Decauville » pour les travaux d'aménagement du port de la ville (qui était une simple darse à l'époque). La voie traversait le cimetière situé à proximité du sanctuaire de Sidi Beliout, ce qui troublait la sérénité des lieux. Une émeute populaire éclata contre les travailleurs européens et sept d'entre eux furent tués. La France envoya alors des troupes pour rétablir l’ordre, les tribus de la Chaouia ayant par ailleurs attaqué la ville et pillé le Mellah (quartier juif).
L'armée française commandée par le général Albert d'Amade prit le contrôle de la ville et étendit progressivement son contrôle sur les régions avoisinantes de la Chaouia et du Gharb dans un premier temps, jusqu'à la signature du traité de Fès de 1912 par le sultan Moulay Abd al-Hafid, instaurant le protectorat français du Maroc. Le protectorat, sous la direction du maréchal Lyautey, se traduit pour Casablanca par la construction d'un des plus grands ports d'Afrique et son explosion urbaine, disciplinée par les plans d'urbanisation de Prost, puis de Michel Écochard.
Casablanca abritait la plus forte communauté européenne du Maroc (on estime que les Européens formaient environ 60% de la population casablancaise). Les quartiers résidentiels d'Anfa, de Longchamp et de l'Oasis accueillaient essentiellement des familles françaises aisées de gros colons, de fonctionnaires et d'industriels, tandis que les Espagnols (dont de nombreux antifranquistes à partir de 1936), les Corses et les Italiens se concentraient dans les quartiers populaires du Maarif et des Roches Noires. On trouvait également mais en nombre plus restreint des Suisses, des Anglo-Saxons (britanniques et américains), des Arméniens, des Grecs et quelques Russes blancs. LesMarocains pour leur part se répartissaient entre l'ancienne médina, la nouvelle médina (quartier des Habous) et les nombreux bidonvilles qui commencaient à surgir à Ben M'sick et aux Carrières centrales.
À partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale et suite au discours du sultan Mohamed V à Tanger, la ville se retrouva au cœur de la revendication pour l'indépendance du Maroc. À partir de 1947 et surtout des années 1950, de nombreux bouleversements troubles émaillèrent la vie casablancaise (à commencer par les affrontements meurtriers entre la population marocaine et les tirailleurs sénégalais le 7 avril 1947)11 ainsi que l'attentat du Marché central de Casablanca le jour de Noël 1953, causant 18 morts européens1

Le port de Casablanca durant la Seconde Guerre mondiale

Casablanca, considérée premier port du Maroc à partir de 1920, devint également, en 1925, la première escale des lignes aériennes Latécoère (la future Aéropostal) reliant Toulouse à Dakar13.
La ville fut également un port stratégique durant la Seconde Guerre mondiale, époque où elle accueillit laconférence de Casablanca (sommet anglo-américain de 1943).

La conférence de Casablanca

La conférence de Casablanca (1943) se tint à l'hôtel Anfa à Casablanca au Maroc du 14 au 24 janvier 1943 afin de préparer la stratégie des Alliés après la défaite de l'Axe germano-nippon et la réorganisation de l'Europe libérée. Cette conférence, parfois appelée conférence d'Anfa en raison de la localisation de l'hôtel où elle eut lieu, fut décidée par le président des États-Unis Franklin Roosevelt et le Premier ministre du Royaume-UniWinston Churchill, qui invitèrent à se joindre à eux, d'une part, Joseph Staline – qui déclina l'offre – et, d'autre part, les généraux français Henri Giraud et Charles de Gaulle. Joseph Staline s'abstint d'y participer. Quant à Giraud, qui gouvernait alors l'Afrique du Nord et l'Afrique occidentale française en sa qualité de « commandant en chef civil et militaire » (Voir Situation politique en Afrique libérée (1942-1943)), il accepta sans hésitation la demande de Roosevelt.
Des décisions furent prises lors de cette conférence au sujet de l'invasion de la Sicile (opération Husky), de l'Italie, ainsi que l'aide matérielle à apporter à l'URSS. Un autre objectif poursuivi était de réconcilier le général De Gaulle et le général Giraud.

Histoire contemporaine

Après l'indépendance, la ville devient alors la locomotive du pays, et le symbole d'un Maroc moderne, dynamique et ouvert. Casablanca aujourd’hui ressemble à bien des endroits à un vaste chantier de construction, avec une population regardant droit vers l’avenir plutôt que les yeux tournés vers le passé. Peut-être en conséquent, la ville est actuellement pleine d'exubérance. Elle est une réelle croisée des chemins et une plaque tournante nationale et internationale, formant une mosaïque humaine de gens de toutes les origines, de tous les projets et de tous les espoirs14.
La division principale des habitants de Casablanca est celle de leur statut socio-économique. Les plus fortunés jouissent de voitures et maisons de luxe et d'une éducation privée. En contraste, dans les quartiers les plus démunis, n’importe quelle éducation est un privilège en soi15.
Ceci étant, de très nombreux plans et projets de développement futur de la ville sont en cours et même activement débutés. Parmi ces projets, on trouve notamment ceux qui visent à éradiquer les bidonvilles, construire de bons moyens de transport (dont un système souterrain), et à étendre le réseau des autoroutes15.
Grande ville moderne en pleine effervescence, la réputation de la ville de Casablanca est depuis longtemps une de tolérance, ce qui semble encore parfaitement d’actualité. Métropole économique avec une portée internationale incontestable, Casablanca forme un amalgame tout particulièrement riche de sa diversité, du dynamisme de ses projets, ainsi que de sa tolérance légendaire16.

Le port de Casablanca après la Seconde Guerre mondiale

Au début de mai 1961, la dépouille mortelle du maréchal Lyautey fut amenée du mausolée de Rabat et embarquée sur le croiseur Colbert au port de Casablanca.

Les émeutes de juin 1981

Face à l'opposition acharnée des syndicats marocains et des partis politiques de l'opposition (notamment l'Union socialiste des forces populaires), le gouvernement fait marche arrière et annule 50 % de certaines augmentations. La Confédération démocratique du travail (CDT) et l'Union marocaine du travail (UMT) appellent à l'annulation de toutes les augmentations touchant les produits de première nécessité et la CDT fixe un délai de sept jours avant de déclencher une grève générale. La tension persiste et les grèves des 18 et 20 juin se transforment en émeutes.
C'est dans ce contexte que l'armée investit la ville, que les chars assiègent les rues et que les hélicoptères survolent la ville. L'état de siègeest officiellement proclamé et la pression est marquée par la torture de manifestants et des tirs à balles réelles17.
Les émeutes éclatent dans une majorité de quartiers populaires de Casablanca: l'ancienne Medina, Derb SultaneAïn ChockSbata, Ben Msik, Sidi Othman, Bournazel, Hay El-Mohammadi, Aïn Sbaa, El-Bernoussi, etc. De nombreux symboles de richesse et de répression sont ciblés par les émeutiers (agences bancaires, voitures de luxe, commissariats et véhicules de la police, locaux des forces auxiliaires, etc.)18.

Attentats terroristes

L’histoire récente de la ville est marquée par une série d’attentats. Les plus meurtriers sont ceux du 16 mai 2003, qui ont fait 45 morts et des dizaines de blessés19.
En 2007, plusieurs attentats-suicides touchent à nouveau Casablanca, sans faire de victime parmi les civils. Le 11 mars, un kamikaze se fait exploser dans un cybercafé. Un mois plus tard, le 10 avril, trois autres attentats secouent le quartier Hay Farah20. Le 14 avril, deux hommes se font exploser à nouveau au Bd Moulay Youssef.

Architecture

En un demi-siècle, soit entre les années 1910 et 1960, Casablanca devient une grande métropole et la capitale économique du Maroc. Ce développement effervescent a également été accompagné d'un extraordinaire mouvement d'urbanisation, faisant à son tour figure de terrain d'expérimentation dans le domaine de l'architecture. Depuis, une variété particulièrement riche de styles cohabitent et enrichissent l'espace architectural de la ville de Casablanca.
Parmi les différentes influences architecturales de cette époque, on retrouve entre autres le stylearabo-andalou revisité à la française, l'art nouveau, l'art déco, le cubisme, le mouvement moderne et lebrutalisme.
C'est notamment par les réalisations d'un grand nombre d'architectes reconnus que s'exprime cette unique hétérogénéité de style. Par exemple, on note les apports créatifs de Marius BoyerHenri ProstAlbert LapradeJoseph MarrastPaul TournonMarcel DesmetJoseph et Elias SuraquiJean-François Zevaco, Pierre Jabin, Adrien Laforgue, Gaston Jambert, Jean Balois, Edmond Brion, Auguste Cadet, Albert Greslin, Léonard Morandi, Élie Azagury et Wolfgang Ewerth. Ces architectes ont, parmi d'autres, contribué de manière singulière à la diversité architecturale de la ville21.

Les années 1920

Depuis le début du siècle, et dû à l'image de « ville nouvelle » que véhiculaient les pionniers et colons, Casablanca a attiré de nombreux architectes de différents pays. D'ailleurs, aux débuts des années 1920, Casablanca comptait trois fois plus d'architectes que Tunis.
Ces architectes s'inspiraient largement de l'art et de l'artisanat marocains dans leurs projets, et c'est ainsi que la modernité architecturale à laquelle ils travaillaient a été contrebalancée par l'emploi d'ornementations plus traditionnelles. Se basant sur les techniques et les arts décoratifs marocains, en plus des motifs Art nouveau et Art déco de l'époque, ils ont donné naissance à un tout nouveau style original. Cet agencement particulier de styles est demeuré caractéristique de l'architecture de Casablanca pendant les premières années du Protectorat.
C'est ainsi que le pluralisme décoratif des façades des grands immeubles, qui voient le jour au centre ville, devient la règle : les ornementations faites d'angelots, de corbeilles de fruits ou de têtes de lions se mélangent harmonieusement aux frises en zellige, au stuc et aux balcons en bois de cèdre, comme en témoignent notamment l'hôtel Excelsior, l'immeuble-passage du Glaoui, ou encore différents bâtiments administratifs du centre ville.
Bien que de nombreuses grandes villas coloniales balancent entre l'hôtel particulier parisien et les villas de la côte d'azur avec leurs terrasses et leurs vérandas, les villas néo-marocaines sont parmi celles qui retiennent le plus l'attention des critiques et que l'on voit régulièrement citées dans les magazines d'architecture. Par exemple, la villa el Mokri, aujourd'hui démolie, était reconnue pour ses éléments décoratifs marocains et son agencement original et qui rappelait les hôtels particuliers parisiens.
À la fin des années 1920, l'utilisation des décors appliqués va être progressivement abandonné lors de l'arrivée d'une nouvelle génération d'architectes, formés à de nouveaux principes22.

Les années 1930

Dans les années 1930, le confort et la modernité prennent place dans la création architecturale, balayant ainsi le style néo-mauresque et sa profusion ornementale.
Les architectes de cette époque, qui veulent appliquer les théories d'architecture moderne apprises à l'École des Beaux-Arts de Paris, se sont mis à moderniser les immeubles – qui ne cessaient de prendre de la hauteur – en leur ajoutant des balcons et des oriels, afin de gagner de l'espace.
Les immeubles de luxe, comme ceux dits de production courante, prenaient en considération le confort de la bourgeoisie casablancaise et étaient par ailleurs tous équipés d'ascenseurs, d'incinérateurs à ordures et de garages, alors que les appartements avaient tous une salle de bain. Les immeubles de luxe du centre ville, qui sont de véritables œuvres d'art, ont été baptisés du nom de leur commanditaire, prenant ainsi des allures de monuments de la ville. Les architectes laissaient aller toute leur ingéniosité dans les villas, où ils expérimentaient les dernières découvertes en matière d'habitation et de confort.
Fortement impressionnés par la profusion des constructions, les critiques internationaux s'accorderont tous pour décrire Casablanca comme étant la capitale de l'architecture moderne23.
Parmi les immeubles prestigieux de cette période architecturale, on trouve notamment :
  • l'immeuble Levy Bendayon : construit en 1928 par l'architecte Marius Boyer, cet immeuble est considéré comme étant le précurseur du mouvement moderne des années 1930. Perçu comme une tendance forte de l'architecture moderne casablancaise, il reprend le concept du building.
  • l'immeuble Moretti-Milone : inauguré en 1934, cet immeuble de 11 étages situé à la place des Nations unies a été construit par Pierre Jabin. Le luxe de l'immeuble réside moins dans sa façade marquée par les grandes lignes verticales et horizontales de ses oriels que dans la qualité de ses équipements et du nombre de ses ascenseurs.
  • Arènes de Casablanca

    Dans son travail Habla la plaza de Casablanca (en français : La Place de Casablanca), F. Ribes Tover affirme que les arènes de la ville ont été construites en 1913. Julio Irbarren avance pour sa part que ces arènes auraient plutôt été construites en 1921. Les deux auteurs s'entendent cependant au sujet de leur construction en bois et qu'elles étaient localisées à proximité de l’hôtel Royal d’Anfa, sur le boulevard d'Anfa.
    C'est en 1953 que la tauromachie se serait réellement répandue à Casablanca. La redynamisation de ce milieu reviendrait au Français Paul Barrière et à l’Espagnol Don Vicente Marmaneu, qui auraient décidé de faire revivre cette pratique dans la ville. Ces deux hommes, dont les carnets d’adresses étaient selon toute vraisemblance fort bien étoffés, permirent aux Casablancais d’admirer les plus grands matadors de l’époque, qui venaient généralement terminer leurs tournées à Casablanca et soulevant du même coup une ambiance survoltée.
    D’après les informations recueillies par quelques journaux, les arènes de Casablanca appartenaient à la famille Castella, grande amatrice decorrida et venue s’établir à Casablanca au cours du xixe siècle. L'influence de cette famille aurait fait de la corrida, à l'époque, un rituel hebdomadaire incontournable pour de nombreux Casablancais. Devant les Dominguin, El Cordobes et autres personnalités importantes du milieu, le public a toujours répondu présent et se distinguait particulièrement pour son énergie et sa chaleur cosmopolitaine : « […] on pouvait voir certains habillés à l’européenne et d’autres à leurs côtés, on ne peut plus traditionnels, avec leurs gandouras, tarbouches […] ».
    Un ancien matador avouera que, comparativement aux autres arènes, le public casablancais était aussi particulièrement exigeant. Selon une dame nommée Solange, dont le restaurant était le lieu de rencontre de tous les aficionados après le spectacle, on y trouvait toujours une ambiance dynamique, mais fort prompte à huer fortement si la corrida les décevait.
    Ceci étant, les arènes de Casablanca n'ont pas servi uniquement à recevoir ce public expressif et passionné de corridas. Dalida serait notamment venue s'y produire. Lors de cet évènement, elle se serait attiré la fureur de la foule ainsi que celle des autorités en décidant de chanter en hébreu. Elle aurait alors été reconduite, in extremis, à l’aéroport.
    Bien que la corrida à Casablanca demeurait hautement populaire, le contexte socio-économique de l'époque aurait engendré un arrêt soudain et imprévu des activités, notamment suite à la mort de don Vicente, à la marocanisation des entreprises et à l'aversion du roi Hassan II pour cette pratique. En 1971, eut lieu la destruction des arènes, emportant avec elles l'architecture patrimoniale et le vécu historique qui leur était propre.
    La cause exacte de cette destruction architecturale demeure incertaine, bien que certains soulèvent des jeux de spéculations comme une cause plausible. Ce lieu si longtemps bouillonnant d'activité et d'émotion est demeuré, depuis la démolition, un terrain vague laissé à l’abandon26.